Programme de recherche E2-HP2

De Economie Solidaire Brest.

(Action 1 : Prise de risque et sécurisation financière des projets d'habitat participatif : banques, assurances et mutuelles)
(Version complète de l'atelier)
Ligne 12 : Ligne 12 :
 
== Action 1 : Prise de risque et sécurisation financière  des projets d'habitat participatif : banques, assurances et mutuelles==
 
== Action 1 : Prise de risque et sécurisation financière  des projets d'habitat participatif : banques, assurances et mutuelles==
  
== Version complète de l'atelier==
+
=== Version complète de l'atelier===
  
 
'''Vendredi 22 novembre 2013'''   
 
'''Vendredi 22 novembre 2013'''   
Ligne 48 : Ligne 48 :
  
  
===Présentation de l’atelier===
+
====Présentation de l’atelier====
  
 
L'accès au crédit bancaire est un des freins majeurs pour les projets d'habitat participatif. Une des principales raisons à cela, en plus du faible apport de départ généralement observé : la recherche de formes juridiques innovantes traduisant la concrétisation de valeurs fondatrices pour les projets (anti-spéculation, évitement de la propriété privée, fonctionnement collectif...) amène à des formes juridiques et financières complexes, et pose des questions singulières en matière de solidarité juridique (propriété collective, partagée, etc.) et de garanties financières en cas de non-paiement. Quels sont les outils et les leviers pour sécuriser financièrement les dossiers d'habitat participatif ? Quelles sont les conditions pour que les banques et les groupes trouvent un accord de prêts ? Qu'est-ce que cela implique ?
 
L'accès au crédit bancaire est un des freins majeurs pour les projets d'habitat participatif. Une des principales raisons à cela, en plus du faible apport de départ généralement observé : la recherche de formes juridiques innovantes traduisant la concrétisation de valeurs fondatrices pour les projets (anti-spéculation, évitement de la propriété privée, fonctionnement collectif...) amène à des formes juridiques et financières complexes, et pose des questions singulières en matière de solidarité juridique (propriété collective, partagée, etc.) et de garanties financières en cas de non-paiement. Quels sont les outils et les leviers pour sécuriser financièrement les dossiers d'habitat participatif ? Quelles sont les conditions pour que les banques et les groupes trouvent un accord de prêts ? Qu'est-ce que cela implique ?
Ligne 107 : Ligne 107 :
 
Notons que cette étape se fait dans un processus long, dont l'ordre ne peut être tout à fait établi ni linéaire. La première très grosse dépense d'un groupe d'habitants est celle de l'achat du foncier, et il est nécessaire à ce stade d'avoir obtenu l'engagement de la banque. Pourtant la recherche du foncier est une autre des difficultés majeure des groupes, et le foncier se révèle tout aussi déterminant dans la concrétisation du projet, ne serait-ce qu'en termes de (re-)configuration des groupes participants aux projets (en fonction de la localisation du terrain, de sa taille, de sa qualité, de son prix...). Cela signifie que le groupe doit gérer dans le même temps et en aller-retours permanents sa maturation dans des domaines aussi divers que le montage financier, le montage juridique, la recherche du foncier, la réflexion architecturale, la recherche de partenaires (soutiens politiques, accompagnateurs, etc.), le projet de vie et la dynamique de groupe. Au regard des différentes expériences rencontrées, nous pouvons estimer un premier engagement financier d'environ 5 000 € par ménage avant même d'avoir la certitude que le projet se montera réellement, auquel il faut ajouter l'investissement humain en temps et en énergie.
 
Notons que cette étape se fait dans un processus long, dont l'ordre ne peut être tout à fait établi ni linéaire. La première très grosse dépense d'un groupe d'habitants est celle de l'achat du foncier, et il est nécessaire à ce stade d'avoir obtenu l'engagement de la banque. Pourtant la recherche du foncier est une autre des difficultés majeure des groupes, et le foncier se révèle tout aussi déterminant dans la concrétisation du projet, ne serait-ce qu'en termes de (re-)configuration des groupes participants aux projets (en fonction de la localisation du terrain, de sa taille, de sa qualité, de son prix...). Cela signifie que le groupe doit gérer dans le même temps et en aller-retours permanents sa maturation dans des domaines aussi divers que le montage financier, le montage juridique, la recherche du foncier, la réflexion architecturale, la recherche de partenaires (soutiens politiques, accompagnateurs, etc.), le projet de vie et la dynamique de groupe. Au regard des différentes expériences rencontrées, nous pouvons estimer un premier engagement financier d'environ 5 000 € par ménage avant même d'avoir la certitude que le projet se montera réellement, auquel il faut ajouter l'investissement humain en temps et en énergie.
  
===Réunion publique===
+
====Réunion publique====
  
 
L'atelier de l'après-midi s'est poursuivi par une rencontre publique, dans la salle du Vauban (Brest), de 18h à 20h. Une cinquantaine de participants s'y sont rendus, parmi lesquels beaucoup de personnes impliquées dans des projets d'habitat groupé de la région brestoise. Notons d'ailleurs que la moyenne d'âge était élevée, ce qui correspond à la composition des participants à ces dits projets.
 
L'atelier de l'après-midi s'est poursuivi par une rencontre publique, dans la salle du Vauban (Brest), de 18h à 20h. Une cinquantaine de participants s'y sont rendus, parmi lesquels beaucoup de personnes impliquées dans des projets d'habitat groupé de la région brestoise. Notons d'ailleurs que la moyenne d'âge était élevée, ce qui correspond à la composition des participants à ces dits projets.
Ligne 116 : Ligne 116 :
  
 
Le temps qui a suscité le plus de réaction dans le public est celui d'une présentation de projet d'habitat participatif axée sur les valeurs, à propos d'un projet qui n'est pas encore lancé concrètement. Le projet est encore en phase de formation du discours, et non de méthodologie opérationnelle. Ce dernier point illustre le jeu d'image à l’œuvre dans ces formes de rencontres publiques : on y discute et compare les valeurs des projets comme s'il s'agissait de les évaluer dans un marché symbolique, à savoir quel projet est le plus « cohérent », le plus « solidaire », le plus « ouvert », etc, comme si la spéculation immobilière sur des valeurs marchandes était remplacée par une spéculation discursive sur des valeurs morales. Certains cherchent à vendre leur projet, d'autres à choisir celui dans lequel ils vont s'investir, et d'autres enfin peinent à relativiser une mauvaise image que d'autres témoignages, directs ou non, ont pu contribuer à former. Il serait sans doute utile d'être plus vigilant sur ce qu'implique l'utilisation si centrale des « valeurs » des habitats groupés, notamment en termes de bienveillance mutuelle et de jugement de valeurs, et des responsabilités que chaque acteur (habitants, animateurs du mouvement de l'habitat groupé, etc.) doit avoir sur la question.
 
Le temps qui a suscité le plus de réaction dans le public est celui d'une présentation de projet d'habitat participatif axée sur les valeurs, à propos d'un projet qui n'est pas encore lancé concrètement. Le projet est encore en phase de formation du discours, et non de méthodologie opérationnelle. Ce dernier point illustre le jeu d'image à l’œuvre dans ces formes de rencontres publiques : on y discute et compare les valeurs des projets comme s'il s'agissait de les évaluer dans un marché symbolique, à savoir quel projet est le plus « cohérent », le plus « solidaire », le plus « ouvert », etc, comme si la spéculation immobilière sur des valeurs marchandes était remplacée par une spéculation discursive sur des valeurs morales. Certains cherchent à vendre leur projet, d'autres à choisir celui dans lequel ils vont s'investir, et d'autres enfin peinent à relativiser une mauvaise image que d'autres témoignages, directs ou non, ont pu contribuer à former. Il serait sans doute utile d'être plus vigilant sur ce qu'implique l'utilisation si centrale des « valeurs » des habitats groupés, notamment en termes de bienveillance mutuelle et de jugement de valeurs, et des responsabilités que chaque acteur (habitants, animateurs du mouvement de l'habitat groupé, etc.) doit avoir sur la question.
 
  
 
==Bibliographie à propos des montages financiers des projets d'habitat groupé==
 
==Bibliographie à propos des montages financiers des projets d'habitat groupé==

Version du 29 janvier 2014 à 15:49