Action 6 : Le prix de la construction et l’auto-construction

De Economie Solidaire Brest.

(Maripol Roquefort, de l'habitat groupé Ecocum, à Loperhet (29))
(Nicolas Duverger, Directeur du Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) 29)
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« ''Le dernier point, c'est comment vos démarches peuvent se situer dans des projets de revitalisation des centres-bourgs. Le département vient d'envoyer un appel à manifestation d'intérêt sur la revitalisation des centres-bourgs. Une vingtaine de communes du département sont inscrites dans ce programme-là. Nous on intervient dans les premiers temps dans cette démarche-là sous un angle quasiment psychanalytique, l'aspiration des élus, et ensuite de leur faire dire qu'ils sont schizophrènes finalement, parce que ils veulent dans le même mouvement revitaliser leurs centres-bourgs, et paradoxalement ils continuent l'étalement urbain en proposant des formes d'habitat. Ma question est de savoir si cette démarche participative, cette autopromotion, pourrait ne pas aussi investir des friches, des dents creuses. On a beaucoup d'exemples anglo-saxons, à Londres par exemple, aux Pays-Bas, en Allemagne, j'ai le sentiment qu'on en a moins en France.'' »
 
« ''Le dernier point, c'est comment vos démarches peuvent se situer dans des projets de revitalisation des centres-bourgs. Le département vient d'envoyer un appel à manifestation d'intérêt sur la revitalisation des centres-bourgs. Une vingtaine de communes du département sont inscrites dans ce programme-là. Nous on intervient dans les premiers temps dans cette démarche-là sous un angle quasiment psychanalytique, l'aspiration des élus, et ensuite de leur faire dire qu'ils sont schizophrènes finalement, parce que ils veulent dans le même mouvement revitaliser leurs centres-bourgs, et paradoxalement ils continuent l'étalement urbain en proposant des formes d'habitat. Ma question est de savoir si cette démarche participative, cette autopromotion, pourrait ne pas aussi investir des friches, des dents creuses. On a beaucoup d'exemples anglo-saxons, à Londres par exemple, aux Pays-Bas, en Allemagne, j'ai le sentiment qu'on en a moins en France.'' »
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===Retour sur la soirée publique avec des Castors du Pays de Landerneau===
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En soirée, au cours d'une rencontre ouverte au public, les participants ont discuté avec des Castors du pays de Landerneau, autoconstructeurs des années 1950 et 1960, ceux-là même qui ont fit valoir l'idée d'« apport-travail » dans la loi française. Ce fut l'occasion de faire des parallèles avec l'expérience de l'habitat participatif, mais aussi des différences. En un mot, l'expérience des Castors était une construction collective afin de construire des logements individuels, alors que l'habitat participatif se veut plutôt un moyen de construire du collectif par l'habitat. Retenons deux points par ailleurs : premièrement, l'expérience des Castors s'est réduite dans les années 1960, au fur et à mesure de la mise en place des logements sociaux : l'autoconstruction était vécue comme une obligation, dans un contexte de pénurie de logement, et non comme une revendication, pour un « mieux habiter ». Deuxièmement, la principale économie de l'autoconstruction des Castors se situait dans la sérialisation des procédés de construction (des maisons identiques), ce qui semble contraire aux motivations de la plupart des porteurs de projets des habitats participatifs d'aujourd'hui.

Version du 7 septembre 2015 à 11:32